01/11/2016
À chat parlé
À chat parlé, Martine Hermant et Patricia Fayat
Les chats parlent : il suffit pour s’en convaincre de vivre avec eux !
Pensées parfois mélancoliques, situations souvent cocasses, mais toujours hautement félines, qui toucheront le cœur de tous les amoureux des chats.
À chat parlé est un très bel ouvrage, à conseiller sans retenue à tous les amoureux des chats. La plume de Martine Hermant donne la parole à plus de quarante félins, dans des textes tour à tour drôles, tendres, parfois mélancoliques, voire tristes, mais toujours justes. Chaque chat raconte son histoire et partage ses sentiments et ses espoirs. On y découvre les timides et les courageux, les blessés de la vie et les confiants, les plein d’agilité et les accidentés… L’auteur les aime et les comprend tous et les englobe d’une infinie tendresse.
Pour illustrer ces portraits, il fallait une artiste de talent, c’est chose faite avec Patricia Fayat. Je reconnais qu’habituellement, je ne suis pas une grande fan des aquarelles, que j’ai tendance – mea culpa – à trouver un peu fades, mais, là, je ne peux qu’applaudir ! Délicates et lumineuses, d’une précision et d’une justesse qui ne se dément pas, les illustrations de cet album me réconcilient sans conteste avec cette technique !
Les deux femmes sont amies et la complicité qui les lie se sent dans ce bel ouvrage, où les mots et les images se répondent et dialoguent avec sincérité, émotion et humour.
Dernier argument, et non des moindres : tous les droits d’auteurs sont reversés à l’association Mélusine, fondée par Martine Hermant, pour venir en aide aux chats errants, leur offrir un foyer et tout l’amour du monde !
Revoir – décembre 2014 – 18,00 €
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17/07/2016
Les loups chantants
Les loups chantants, Aurélie Wellenstein
Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard.
Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie.
Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les poursuivent.
Fidèle lectrice d’Aurélie Wellestein, je me suis plongée avec bonheur dans ce tout nouveau roman. On y retrouve un cadre de fantasy sombre, un rythme sans aucun temps mort, porté par une écriture toujours aussi efficace. Je n’ai pu toutefois m’empêcher de faire la comparaison avec Le roi des fauves, le précédent roman d’Aurélie : héros assez similaires, même atmosphère violente, haletante, d’une course poursuite qui s’apparente presque à un huis clos tant l’ambiance est oppressante ! J’ai été un peu désarçonnée au départ par le mélange monde magique/monde moderne (qui apparaît au travers d’allusions), puis j’ai (un petit peu) regretté que la rencontre entre les deux ne se fasse pas réellement (une suite en vue ?). Moins noir que le précédent opus, c’est un roman qui plaira à coup sûr aux adolescents, on y retrouve tous les ingrédients qui font le succès d’Aurélie Wellenstein : un univers soigné, des personnages fouillés, forts et une écriture extrêmement précise et visuelle, sans concession aucune au prétexte qu’il s’agirait d’un livre jeunesse. J’ai plongé dans ma lecture, pour n’en plus sortir !
Éditions Scrineo – Parution mai 2016 – 16,90 €
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02/05/2016
Les fragiles
Les fragiles, Cécile Roumiguière
Drew a dix-sept ans, on est grand à dix-sept ans. On a eu le temps d’apprendre à savoir qui on est. Pourtant, dans sa tête, Drew est encore cet enfant de neuf ans qui a pris le racisme de son père en plein plexus. À la sortie d’un match de hand, au volant de sa camionnette, son père a renversé Ernest, le gardien du stade, et s’est enfui sans le secourir. Il n’allait pas s’arrêter pour un sale nègre… Ce jour-là, Drew a grandi trop vite. Qui croire ? Sa mère et l’école, qui lui apprennent qu’on est tous pareils, ou ce père raciste, borné, qui rêve d’un fils tout en muscles et nul en maths ? Drew déteste son père tout en cherchant à lui plaire. À l’école, il se saborde en ratant exprès ses devoirs… jusqu’au jour où il rencontre Sky, une fille aussi fêlée que lui. En fusionnant leurs fêlures, les Fragiles arriveront-ils, enfin, à faire passer la lumière ?
Drew grandit entre un père raciste et violent, déçu par ce fils trop bon à l’école et pas assez musclé, et une mère effacée qui a oublié ses rêves… Il faut dire que ces parents-là, ils ont été amoureux fous, comme on l’est à 16 ans, mais voilà, un enfant est arrivé, pas voulu, pas désiré, trop vite. Et ceux-là qui n’étaient pas encore adultes sont devenus parents. Avec leurs propres fêlures, ces blessures d’enfance que le temps n’a pas eu le temps de guérir. Isolé, incapable de se lier d’amitié avec les jeunes de son âge, il se mutile, et oublie tout dans la musique et les jeux vidéos… Jusqu’au jour où il rencontre Sky, une fille incroyable, écartelée entre ses parents divorcés, qui se cache derrière une façade destroy pour mieux cacher les peurs.
Ces deux-là vont s’épauler, et apprendre à grandir ensemble, malgré les angoisses. Leur amitié indéfectible leur donne la force de grandir et d’avancer ensemble. Sans doute aussi la force de se rendre compte que ces adultes qui les entourent ont aussi des cicatrices.
Cécile Roumiguière alterne le récit d’aujourd’hui (et du drame qui vient de se produire) avec des retours en arrière, pour comprendre comment on en est arrivés là. L’écriture est incisive, facile d’accès pour un lectorat adolescent. Les thèmes abordés parleront aux jeunes, et elle évite le piège du manichéisme, en révélant aussi les fragilités des parents. Petit à petit, ce père raciste et violent s’avère aussi un homme perdu, qui n’a pas su comment être père, et en souffre…
Un joli roman qui plaira sans conteste aux ados qui se sente un peu trop seuls, un peu trop différents.
Sarbacane – Collection : Exprim’ – avril 2016 – Prix : 15,50 €
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