17/07/2016
Les loups chantants
Les loups chantants, Aurélie Wellenstein
Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard.
Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie.
Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les poursuivent.
Fidèle lectrice d’Aurélie Wellestein, je me suis plongée avec bonheur dans ce tout nouveau roman. On y retrouve un cadre de fantasy sombre, un rythme sans aucun temps mort, porté par une écriture toujours aussi efficace. Je n’ai pu toutefois m’empêcher de faire la comparaison avec Le roi des fauves, le précédent roman d’Aurélie : héros assez similaires, même atmosphère violente, haletante, d’une course poursuite qui s’apparente presque à un huis clos tant l’ambiance est oppressante ! J’ai été un peu désarçonnée au départ par le mélange monde magique/monde moderne (qui apparaît au travers d’allusions), puis j’ai (un petit peu) regretté que la rencontre entre les deux ne se fasse pas réellement (une suite en vue ?). Moins noir que le précédent opus, c’est un roman qui plaira à coup sûr aux adolescents, on y retrouve tous les ingrédients qui font le succès d’Aurélie Wellenstein : un univers soigné, des personnages fouillés, forts et une écriture extrêmement précise et visuelle, sans concession aucune au prétexte qu’il s’agirait d’un livre jeunesse. J’ai plongé dans ma lecture, pour n’en plus sortir !
Éditions Scrineo – Parution mai 2016 – 16,90 €
12:14 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)
12/07/2016
Un tout petit bout d'elles
Un tout petit bout d'elles, Zidrou et Raphaël Beuchot
Congo, de nos jours. Yue Kiang est un ouvrier chinois qui travaille sur un site d'abattage d'arbres. En fin de journée, Yue quitte le logement qu’il partage avec deux ouvriers. Contrairement aux autres, il ne va pas au “Coup de Bambou”, voir les nouvelles filles ukrainiennes qui sont arrivées, mais va retrouver Antoinette, son “amie” congolaise. La plantureuse jeune femme élève son enfant seule, et pour faire face, accepte les cadeaux de Yue. Pourtant, le mélange des cultures n’est pas apprécié par ici. Comme dit son patron, “Quand on mélange du jaune et du noir, ça fait toujours du noir”…
Un soir, dans la couche de sa belle gazelle, Yue découvre la blessure intime d'Antoinette : une cicatrice terrible, comme une injure à sa féminité. Combien sont-elles comme elle, exilées de leur propre corps, victimes d'une tradition aussi monstrueuse que tenace ? Combien ? Elles sont 150 millions de par le monde.
Mais qu'importe à Yue et Antoinette ces chiffres qui donnent le vertige. Seul leur importe Marie-Léontine, la petite fille d’Antoinette. Que jamais la fillette ne soit, à son tour, victime de cette tradition abjecte !
Un tout petit bout d’elles est le dernier tome de la Trilogie Africaine des auteurs, mais c’est un volume qui se lit tout à fait indépendamment des deux autres. Au centre du récit, un couple atypique : Yue, un jeune ouvrier chinois (les Chinois ont remplacé Belges et Français au Congo), et Antoinette, mère célibataire, qui se débrouille comme elle peut pour élever sa fille. Les rapports d’intérêt (sexe contre cadeaux) se sont transformés entre eux en ce qui ressemble bien à de l’amour. Au-delà de cette histoire d’amour particulière, qui pourrait être mièvre, cet opus parle surtout d’une épouvantable tragédie, d’une tradition absolument monstrueuse, qui mutile chaque jour des milliers de fillettes et d’adolescentes : l’excision. Yue est le témoin impuissant de cette sauvagerie.
L’album est plein de finesse, de sensibilité, il évite le piège de l’ethnocentrisme, en choisissant de mettre en avant la brutalité inouïe de cette coutume. Ses personnages sont particulièrement attachants, de Yue, le jeune ouvrier un peu perdu devant cette culture si éloignée de la sienne, à Antoinette, courageuse et déterminée, en passant par Marie-Léontine, la petite fille espiègle et gaie. Les deux jeunes gens décident de leur vie et de leur chemin, avec une détermination qui force l’admiration. Les dessins de Raphaël Beuchot illustrent à merveille le scénario tout en finesse et en révolte de Zidrou, offrant des pages particulièrement touchantes.
La postface propose des informations clés sur ces mutilations sexuelles encore en vigueur dans de très nombreux pays, et s’accompagne de témoignages poignants et d’adresses utiles.
Un album indispensable, plein de colère, de délicatesse et de force !
Éditions Le Lombard – Parution mai 2016 – 17,95 €
17:55 Publié dans Lecture BD | Lien permanent | Commentaires (0)
09/07/2016
De retour....
Bonjour à tous,
Après un long silence, où je me suis consacrée à d'autres activités, ce blog va reprendre vie...
Avec encore et toujours des chroniques de livres, de films, de spectacles. De mes découvertes culturelles, celles que j'ai envie de partager, auxquelles j'ai envie de donner un peu de lumière.
Dans les jours qui viennent, vous entendrez donc parler d'Un tout petit bout d'elles et aussi de Les loups chantants...
À très bientôt!
15:16 | Lien permanent | Commentaires (1)