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26/04/2016

Jean-Jean à l'envers

JEAN_JEAN_A_L_ENVERS.jpgJean-Jean à l’envers, Émilie Chazerand et Aurélie Guillerey

Une petite vie rangée, et tous les soirs à la même heure, la télé. Avec les mêmes mauvaises nouvelles. Un jour, Jean-Jean a le déclic : « Puisque le monde va de travers, je vais tout faire à l’envers…» Illico, il enfile son pantalon, braguette sur le derrière, boutonne sa chemise dans le dos – et se plonge dans la baignoire. Forcément, il arrive en retard, et trempé, à l’usine, puis il part se promener à reculons à la pause, se met à lire les livres en commençant par la fin… « Mais que fabrique-t-il ? » s’agace sa voisine Natacha Rébus derrière ses jumelles… avant de succomber, bien sûr !

C’est un album réjouissant que proposent là les Éditions Sarbacane ! L’histoire de Jean-Jean, qui travaille à l’usine de capsules, dont la vie est faite d’habitudes, mais qui va soudain décider de tout envoyer balader, est pleine de fantaisie, d’humour et de tendresse. La métamorphose de cet homme bien rangé en un olibrius qui fait tout à l’envers captive dès le début. L’arrivée dans l’histoire de Natacha, sa voisine, tout aussi rangée que lui, ajoute une note d’humour et d’amour qui ravit les enfants (et les grands !)

Tout est bien qui finit bien dans cette drôle d’histoire, même si la fin en question est tout aussi surprenante que le comportement de Jean-Jean. Mais chut… Ne dévoilons pas la chute !

Les illustrations d’Aurélie Guillerey servent à merveille le récit : faussement naïves, joliment colorées, c’est un régal qui donne à l’album un côté encore plus fantaisiste.

Jean-Jean à l’envers est une vraie réussite, un cocktail qui illumine la grisaille quotidienne et réjouit enfants et parents !

 

Sarbacane ­– À partir de 6 ans – avril 2016 – 14,90 €

25/04/2016

Je veux un monstre

Sans titre14.pngJe veux un monstre, Élise Gravel

Julie veut un monstre, car tous ses amis en ont un. Elle supplie son père et il finit par accepter. Ils adoptent un bébé monstre, tout doux, tout rouge, qui sent les pieds de pirate : Gus. Julie va s'occuper de son éducation parce qu’il y a beaucoup à faire !

Évidemment, on pense tout de suite à tous ces charmants bambins qui veulent qui un chat, qui un chien, qui un poisson rouge, bref, un adorable compagnon pour tous les jours. Mais Élise Gravel a la finesse de détourner cette demande, en passant par le monstre. Et elle a une belle imagination en matière de monstres ! Des grands, des petits, des rigolos, des-qui-puent, des-qui-câlinent, des-de-toutes-les-couleurs…. Bref, des tas de petites bêtes.

Julie est donc aux anges en allant à la monstrerie, pleine de charmants bébés-monstres. Mais bien sûr, l’adorable petite chose toute douce, toute rouge, ne restera pas si petite. Et puis, elle a parfois de drôles de manières : elle mange les vélos, fait caca dans les chaussures, casse les guitares !

L’univers de l’auteure est plein de fantaisie et de drôlerie. Les dessins, sous leur apparente simplicité, cachent une imagination foisonnante qui fait bien rire les petits. Ces monstres-là sont bien sympathiques, malgré leurs bêtises et leurs défauts, et c’est ce qui fait le charme de l’album.

C’est bourré de surprises, dont une de taille : une double page à la fin pour créer son propre monstre.

Nathan Jeunesse – avril 2016 – Dès 6 ans – Prix : 10,00 euros

 

19/04/2016

Partir - Au delà des frontières

Sans titre.pngPartir - Au delà des frontières, Francesca Sanna

Pour fuir la guerre, deux enfants et leur maman se lancent dans un long et dangereux voyage loin de leur pays. Passer la frontière, traverser la mer, se cacher, sans jamais perdre espoir... Leur chemin est celui de tous ceux qui tentent de trouver un endroit où vivre en paix.

Un album magnifique et sensible, pour évoquer simplement avec les petits l'exil, la migration vers l'inconnu d'un monde nouveau.

Ça commence joliment, par l’histoire d’une famille qui vit paisiblement dans son pays d’origine, au bord de la mer. Les dessins évoquent l’orient, l’ailleurs… Mais un jour, la guerre arrive, brutale et noire comme la tache qui envahit la page. La maman et ses deux enfants doivent fuir pour survivre, fuir loin de ce pays meurtri. Au fur et à mesure de ce long et dangereux voyage, ils se dépouillent de leurs biens, pour payer les trajets, les passeurs… Ils devront franchir un mur énorme et effrayant, échapper aux gardes, et traverser la mer. Ils devront surtout ne jamais perdre espoir, l’espoir d’arriver dans un endroit où vivre en paix…

Francesca Sanna réussit là l’exploit d’aborder pour les petits, un thème infiniment difficile, celui des réfugiés. Elle raconte avec une formidable tendresse le parcours effroyable de ceux qui fuient la guerre et cherchent juste un peu de paix et de sécurité. Les illustrations sont absolument splendides, évoquant tour à tour la vie d’avant, douce et lumineuse, la guerre sombre et tragique, le voyage, plein de dangers et de peur, puis l’arrivée, et l’espérance… Les couleurs pastels et tendres du début font place à des noirs et rouges plus effrayants, avec des personnages surdimensionnés qui illustrent bien la façon dont les enfants voient ce qui les effraie. Enfin, une lueur d’espoir revient à la fin, avec des oiseaux qui s’envolent…

C’est un album merveilleux pour aborder l’exil, la migration, tous ces thèmes dont nos enfants entendent parler, mais qui nous semblent parfois difficiles à discuter. Le traitement sensible et les illustrations somptueuses en font un incontournable de ce printemps !

 

Gallimard Jeunesse – À partir de 5 ans – avril 2016 – 15,90 €