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26/05/2015

Au revoir Blaireau

Sans titre10.pngAu revoir Blaireau,  Susan Varley

Un matin, les amis de Blaireau se rassemblent devant sa porte. Ils s'inquiètent parce que leur ami n'est pas sorti pour leur dire bonjour comme d'habitude. Le vieux Blaireau est mort, mais il existera toujours dans le cœur de ses amis, grâce aux souvenirs qu'il leur laisse.

Lorsque le vieux Blaireau meurt, ses amis sont très tristes et se laissent d’abord envahir par le chagrin. Mais petit à petit, en racontant chacun leur plus beau souvenir de Blaireau, ils apprivoisent son absence et se rendent compte qu’il est toujours présent, au fond de leur cœur.

Excellente initiative de Gallimard que de rééditer ce grand classique, tout en poésie et en douceur. La sensibilité et la finesse sont au rendez-vous et seront un bon support si vous devez évoquer la mort et la disparition d’un être cher avec un petit. La description de la mort est ici rassurante, puisque Blaireau continue à vivre dans le cœur de ses amis. Le livre fait la part belle à la parole et montre combien elle peut être libératrice et consolatoire.

L’album est accompagné d’un CD avec la voix des comédiens Frédérique Wojcik et Emmanuel Fouquet ; la suite du CD est composée de jeux d’écoute qui complètent bien le récit.

 

Éditeur : Gallimard Jeunesse — mai 2015 — 3/6 ans — 9,90 euros

La pyramide des besoins humains

Sans titre2.pngLa pyramide des besoins humains, Caroline Solé

L’ensemble des besoins des êtres humains peut être classé en cinq catégories. Aujourd’hui, cette théorie est le principe d’un nouveau jeu de télé-réalité : La pyramide
des besoins humains.Nous sommes 15 000 candidats, et dans cinq semaines il n’en restera plus qu’un. Et moi dans tout ça ? Disons que je m’appelle Christopher Scott. Disons que j’ai dix-huit ans. Que j’habite sur un morceau de carton, dans la rue, à Londres. Enfin, peu importe mon nom, peu importe mon âge. Je suis le candidat no 12778. Je n’existe pas encore. Mais je risque fort de devenir quelqu’un, et même quelqu’un de célèbre. Et c’est bien ça le pire.

Voilà un roman particulièrement réussi, sur le fond comme sur la forme. L’écriture précise, comme sculptée au scalpel, de Caroline Solé nous plonge dans l’univers de Christopher, un ado qui s’est enfui de la ferme familiale, las des coups de son père, et vit désormais à Londres, dans la rue. De courts chapitres en courts chapitres, nous suivons la vie quotidienne de cet adolescent SDF, ses souffrances, son dénuement, ses espoirs aussi. Aucun misérabilisme, mais aucun enjolivement non plus dans ce récit fort et poignant, au réalisme cru. Lorsque le jeune homme commence à participer à un jeu en ligne, c’est l’occasion pour l’auteur de nous faire partager les analyses de Christopher sur son vécu, sa famille, son enfance… La lucidité extrême de cet ado dérange autant qu’elle interpelle. L’impact des réseaux sociaux et de la célébrité, sur notre société, comme sur un individu particulier sont également au cœur de l’histoire.

Caroline Solé nous livre ici roman fort, très actuel, qui interroge chacun d’entre nous sur nos rapports aux autres, et sur nos besoins les plus profonds, tout en proposant un portrait tout en finesse d’un adolescent malmené par la vie. Une vraie réussite !

L’École des Loisirs – mai 2015 – À partir de 12 ans – 12,80 euros

04/05/2015

Chevaux de foudre

Sans titre1.pngChevaux de foudre, Aurélie Wellenstein

Alix a tout perdu, son père, sa terre, même son nom. Devenue esclave à Rome, elle est précipitée dans le monde des courses du Déluge. Ces compétitions violentes et sans pitié voient s’affronter les Fulgurs, des chevaux de foudre dont le corps s’électrise quand l’orage éclate. Les monter, c’est mettre sa vie en jeu, mais la liberté couronne les vainqueurs. Aidée par Marcus, le prodige de son équipe, Alix va lier son destin à Ira, un étalon indomptable, aussi beau que mortel…

Chevaux de foudre, c’est une histoire de chevaux, d’amitié, d’amour, dans laquelle des esclaves tentent de gagner leur liberté dans une compétition qui peut s’avérer fatale, sur le dos de montures électriques à moitié sauvages. C’est également un personnage d’adolescente attachante, pleine de vie, courageuse et déterminée, qui refuse de se cantonner à un rôle passif.

Aurélie Wellenstein a su composer avec Alix une héroïne émouvante, bourrée de contradictions, tour à tour forte et effrayée, capable d’une intense témérité, mais sous laquelle pointe encore la petite fille craintive.

Ça démarre fort : alors que la jeune Alix travaille aux champs avec son père, ils sont attaqués par des cavaliers sans pitié. La gamine est enlevée, après que son père a été assassiné, tandis qu’elle s’efforce d’empêcher les soudards de maltraiter un Fulgur, un de ces chevaux sauvages et indomptables que les Romains capturent pour leurs courses.

Vendue comme esclave en même temps que le farouche animal, Alix va perdre jusqu’à son nom, mais restera auprès de l’étalon. Elle se prend d’amitié pour Marcus, le meilleur cavalier de l’équipe ; ensemble, ils tenteront de gagner la compétition et, avec elle, leur liberté. Le rythme est haletant, ménageant juste ce qu’il faut de respirations pour enchaîner sur les péripéties suivantes. On tremble avec cette adolescente mi-rebelle, mi-gamine (et n’est-ce pas finalement une définition de l’adolescence ?), on s’émeut au gré de ses aventures…

L'auteure a un immense talent pour faire vivre son héroïne, créer un monde magique avec ces Fulgurs, mais dans lequel le jeune lecteur, même peu familier des littératures de l’imaginaire, trouvera son chemin, avec ses références à Rome. Elle sait à merveille doser l’action, un peu de romance et des épreuves haletantes. Son personnage principal est sans aucune mièvrerie, c’est une jeune fille forte, une battante capable toutefois d’ouvrir son cœur à l’amitié et à l’amour. L’écriture est fluide, parfaitement adaptée à un jeune lectorat, tout en étant terriblement expressive ! Quant aux adultes à l’âme encore un peu enfantine, ils prendront plaisir à déguster cette aventure qui vous tient en haleine, jusqu’au bout.

Aurélie Wellenstein est une auteure à suivre, tant ses qualités (en jeunesse comme en adulte – elle a commis de nombreuses nouvelles déjà) sont éclatantes.

Un coup de cœur dans les sorties de ce printemps !

Magnard Jeunesse – À partir de 11 ans – avril 2015 – 12,90 euros

12:25 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)