23/12/2014
Meurtres pour rédemption
Meurtres pour rédemption, Karine Giebel
Marianne a 20 ans, la rage au cœur, la perpétuité en perspective. Marianne, c'est une gamine, élevée par des grands-parents rigides après la mort de ses parents. Ils lui ont tout donné, une chambre, une éducation, tout, sauf de l'amour... Alors, quand elle rencontre Thomas, aussi perdu qu'elle, ce sera l'amour et la rage de vivre tout ensemble; fugue, cambriolages, fuite en avant, jusqu'à la tragédie : un vieillard qui meurt, la course-poursuite et la tête de Thomas qui explose sous l'impact d'une balle. L'irrémédiable enfin, Marianne tire, tue un flic, en paralyse un autre. Puis l'engrenage, le procès, l'avocat incompétent, la juge inflexible, et la condamnation. Marianne entre en prison, pour ne jamais en ressortir. D'autant moins que la jeune femme est aussi une gamine avec la rage au cœur, un sens aigu de l'injustice et la faculté de tuer à mains nues, souvenir de la pratique assidue des arts martiaux. En prison, ni les humiliations, ni la violence, ni la drogue, ni les coups, rien ne viendra à bout de la violence qui explose sporadiquement. Une gardienne immonde en fait les frais, et puis une détenue. La descente aux enfers semble n'avoir pas de fin, lorsque surgit une lueur d'espoir, sous la forme de trois étranges flics qui lui proposent un étrange deal : la liberté en échange d'un contrat.
Bouquin coup de poing, plein de rage, de fureur, de violence, mais d'espoir aussi parfois. L'amour inconcevable au milieu de l'horreur, la douceur d'un peu d'humanité dans ces rapports si durs. Meurtres pour rédemption, c'est un livre dont on ne ressort pas indemne, un formidable portrait de femme, une dénonciation sans concession d'un système pourri jusqu'à l'os. Flics ripoux, politiques infâmes, petits chefs imbus de leur pouvoir et leur immunité, souffrances en rafales, jeune femme brisée par une enfance sans amour, devenue une bête fauve incontrôlable, c'est à une plongée en enfer que nous convie Karine Giebel, avec une force indéniable, jusqu'à une fin qui justifie le titre, douce-amère.
Marianne hante longtemps la mémoire du lecteur, longtemps après avoir refermé le livre...
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