15/12/2013
Danse : Alonzo King, Chaillot
Samedi soir, il fait froid sur Paris, mais j'ai des places pour le théâtre national de Chaillot... Au programme : Alonzo King. Tout ce que je sais de lui, c'est qu'il est américain, noir, et plus ou moins inconnu en France, sauf de quelques milieux bien informés qui commencent à l'encenser.
Une première partie à la technique irréprochable, mais qui je reste un peu "dehors". Est-ce la cantatrice, dont la voix dans les basses ne me convainc pas? Est-ce le côté assez radical de cette chorégraphie dont l'écriture complexe ne se laisse pas apprivoiser si facilement?
Après l'entracte, une deuxième partie, plus longue dit le programme. Plus longue? Alors, pourquoi est-ce que lorsque la lumière s'éteint, lorsque les applaudissements éclatent, j'ai l'impression que cela vient juste de commencer? Parce que là, le miracle s'est accompli, celui qui fait que de spectateur, on devient sujet frémissant, vibrant, emporté par la virtuosité des interprètes, subjugué par les lumières, par ces corps dont on sent la parfaite maîtrise académique, mais qui la transcendent dans des torsions, des envolées, des cassures qui sont autant d'élans. La fougue des danseurs, l'écriture impeccable du chorégraphe, le choix audacieux des musiques, le travail somptueux du sculpteur de lumières Jim Campbell, se conjuguent dans une danse sensuelle et animale qui magnifie les corps.
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