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22/01/2014

Le vent se lève, il faut tenter de vivre!

 

21052583_2013102415340471.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgLe dernier[1] Miyazaki, je l’attendais de pied ferme. Rompant avec la veine fantastique de ses précédents films, le maître nous livre ici la biographie romancée d’un personnage peu connu en Europe, mais qui fait partie de l’histoire du Japon, Jiro Horikosi, né en 1923. Le jeune garçon rêve d’être pilote d’avion, hélas, il est myope… Fasciné par Gianni Caproni, le fameux ingénieur en aéronautique italien, il deviendra lui-même ingénieur, pour construire des avions « aussi beaux que le vent ». Embauché par la firme Mitsubishi, il va concevoir et développer le Mitsubishi A6M1, plus connu sous le nom de Zéro Fighter, qui fera la gloire de l’armée de l’air japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale. Le Vent se lève, il faut tenter de vivre raconte sa vie, évoquant en arrière-plan les événements tragiques de l’histoire du Japon, en ce début de siècle : le terrible séisme de Kanto et l’incendie qui s’ensuivit, dévastant une partie de Tokyo, la Grande Dépression et son cortège de misères, une épidémie de tuberculose et enfin l’entrée en guerre du Japon.

 

Et la magie opère… La magie de Miyazaki, qui sublime les images du tremblement de terre, filme les pluies diluviennes, les somptueux paysages de la campagne japonaise, les scènes de la vie quotidienne avec une virtuosité sans égale. Lorsque Jiro rêve, nous rêvons avec lui, emportés par ces avions, aussi beaux que le vent. On retrouve la fascination du cinéaste pour les objets volants, et ce regard si tendre sur l’enfant. Ses thèmes de prédilection sont là aussi, et l’antimilitarisme bien présent. L’enfant, puis le jeune homme, aspire d’abord à construire des avions pour transporter des passagers, tant pis si la folie des hommes le contraint à dessiner un chasseur. Ce personnage-là n’est habité que par ce désir, et son amour pour Nahoko, amour hélas tragique. Il est également hanté par des cauchemars, le pouvoir destructeur de ce qu’il a créé, les catastrophes et les crashs aériens qui résonnent étrangement dans un Japon meurtri par Fukushima. L’image est comme toujours sublimée par la musique de Joe Hisaishi, et le film s’achève sur une chanson très émouvante.

 

Le Vent se lève, il faut tenter de vivre sonne comme un testament, empreint d’une tristesse qui bouleverse en profondeur le spectateur. Pour autant, ne passez pas à côté de cette œuvre magistrale, où le talent de Miyazaki donne toute sa mesure !

PS : ce texte est initialement paru sur le site Place To Be.

 



[1] Les studios Ghibli ont annoncé la retraite du Maître, et cet opus est donc le dernier, dans les deux sens du terme

 

 

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