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26/10/2013

Expo : Kanak, L'Art est une Parole

 

Musée du Quai Branly. images.jpg

Un petit mot d'abord sur le musée lui-même : je suis toujours emballée par son architecture. Les jardins d'abord, encore luxuriants, qui se parent de couleurs cet automne; j'ai pris le temps d'y flâner et de m'arrêter dans le jardin des tortues, une petite oasis de calme et de sérénité. Ensuite seulement, je suis entrée, une douce pénombre accueille le visiteur, comme pour se dépouiller de l'extérieur, se préparer à la rencontre. Je remonte la "rivière de mots" qui nous guide jusqu'au coeur du musée; c'est drôle, on pourrait penser que seuls les enfants s'amuseraient à suivre ses méandres, mais non, quelques adultes le font aussi, retrouvant sans doute le plaisir des trajets imaginaires qu'il fallait respecter sur les trottoirs de notre enfance, au risque de se perdre - ou de se faire dévorer! Enfin, j'arrive sur le plateau, hésitant encore sur le chemin à prendre.

Pour aujourd'hui, ce sera une promenade à Madagascar, avec ses poteaux funéraire somptueux. Une petite balade du côté des tissus moyen-orientaux complétera cette visite :

 

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Après cette jolie balade dans le musée, je vais voir ce qui m'a attirée là : l'exposition "Kanak, l'Art est une Parole". Dès l'entrée, les poteaux donnent le ton, on va trouver dans cette exposition de la culture, des objets "muséiques" mais aussi de la culture contemporaine et vivante. Ici, on ne fige pas la culture Kanak, comme une civilisation disparue, mais on la donne à voir, à vivre, dans ses relations souvent conflictuelles, parfois violentes, toujours vivaces. Dans la première partie, les Kanaks parlent d'eux-même; accompagnée par leurs voix, leurs chants, je déambule, impressionnée par les chambranles sculptés des Grandes maisons, fascinée par la beauté des haches ostensoirs de Jade et par les casses-têtes en bois. Dans la seconde partie s'expose le(s) regard(s) porté(s) par les occidentaux sur ce peuple, mais aussi sa réappropriation de sa culture, symbolisée par le glissement de "canaques", le mot colonial et méprisant, vers Kanak, affirmation de soi et de sa fierté. Des "découvreurs" de ces terres, à la déportation des Communards, de la colonisation aux luttes des années 80, l'histoire des douloureux rapports entre la métropole et la Kanaky y est bien présente. On y croise aussi la grande figure de Jean-Marie Tjibaou et l'histoire de la création - et de la symbolique, du drapeau Kanak. kanak_201_0.jpg

Magnifique hommage au peuple et à culture Kanak, cette exposition peut apparaître comme le pendant positif de l'exposition universelle qui vit les "sauvages" exposés comme des animaux en cage. Au musée du quai Branly, c'est le respect qui domine, le désir de la rencontre et du partage.

C'est jusqu'au 26 janvier 2014, et surtout, c'est à ne pas manquer!

 

     

 

      

 

 

 

 

 

 

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